mardi, novembre 20, 2012

Contre les violences faites aux femmes, il ne peut y avoir de conditions à notre indignation !



Étudions Gayment se montre solidaire contre les violences perpétrées ce week end sur les personnes présentes à l'action des FEMEN, en marge de la manifestation de Civitas. Et invite à la dissolution de l'institut Civitas et du Gud :

http://www.avaaz.org/fr/petition/La_dissolution_de_Civitas_et_du_GUD/ 


Mais nous tenons aussi à manifester notre perplexité, face aux réactions que provoquent ces agressions. Des divergences dans nos luttes féministes ou nos moyens d'actions ne peuvent justifier les violences commises contre des militantes qui n'ont pas la même conception du féminisme que nous.

Les positions féministes de Caroline Fourest et des FEMEN n'entre pas en ligne de compte dans leurs agressions. Pas plus que le taux d’alcoolémie, la longueur de la jupe, le statut social ou la profession ne justifie qu'on puisse agresser une femme. 

Dans ce déferlement de violence, il s'agissait clairement de remettre les femmes à leur place, de les corriger. Entre autre parce que le torse d'une femme, n'est pas permis dans l'espace public et ne doit pas être montré aux enfants. Dans le cas de Caroline Fourest elle semble avoir commis deux crimes très graves pour Civitas et le Gud : être une femme (les journalistes hommes, présents sur place, n'ont clairement pas été agressés avec autant de violence), puis dans un deuxième temps, être féministe. 


Il ne s'agit pas de savoir si l'on est d'accord ou pas avec le féminisme des FEMEN et de Caroline Fourest, il s'agit de dénoncer leur agression, comme étant sexiste, homophobe et intolérable !


À quelques jour de la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes, cette notion de solidarité est d'une importance capitale; chaque jour des femmes sont agressées parce ce qu'elles sont femmes, féministes ou les deux à la fois. Il n'est pas possible d'exclure certaines violences de nos luttes sous prétexte qu'elles ne cadrent pas à nos solutions et nos idéaux pour vaincre le sexisme et le patriarcat.



Pour un 25 novembre non excluant et contre TOUTES les violences, soyons en lutte, uniEs sur une même problématique, les violences faites aux femmes.

Ne nous agressons pas , d'autre s'en chargent ! 


Dans cette optique, Étudions Gayment signe et relaie l'Appel à manifestation du Collectif 8 mars Pour ToutEs:

https://www.facebook.com/notes/collectif-8-mars-pour-toutes-%C3%A7a-continue/journ%C3%A9e-internationale-de-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-25-novemb/221331371332062
 

Collectif 8 Mars pour ToutEs :


Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

25 Novembre pour TOUTES,contre TOUTES les violences !



Ces derniers mois encore, trop d'événements nous ont confirmés que  sexisme et racisme étaient bien deux piliers fondateurs des institutions françaises. Alors que ce nouveau gouvernement se vante de son progressisme en matière de lutte contre les discriminations, il continue en réalité de cautionner voire de générer les violences physiques comme morales faites aux femmes.



Le viol demeure trop souvent considéré comme un simple fait divers, dans lequel les victimes peinent à être entendues. Or, en ne condamnant pas leurs agresseurs, la justice dissuade les femmes de dénoncer ces violences. Le message qu'elle envoie est une violence de plus, de trop, envers toutes celles qui ont subi ou subiront des violences sexuelles.



Si la nouvelle loi sur le harcèlement sexuel prétend prendre en compte la transphobie, elle ne remet pas en cause l’imposition d’un parcours administratif, psychiatrique et médical particulièrement violent pour obtenir un changement d’état-civil.



Le projet de loi sur le mariage pour touTEs, peine également non seulement à arriver dans l'hémicycle, tandis que les revendications concernant les lesbiennes sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA) ont semble-t-il été « oubliées ».



Les lois et décrets légitimant l'exclusion et la stigmatisation des femmes musulmanes n'ont pas été abrogés, et l'on assiste toujours à une instrumentalisation de la lutte pour les droits des femmes à des fins islamophobes, racistes ou impérialistes.



Le délit de racolage public, actif comme passif, demeure toujours en vigueur : tous les jours, la police continue à harceler, arrêter et détenir les putes ; tous les jours, les putes subissent un traitement arbitraire qui les incite davantage à éviter la police et les dissuade de saisir la justice en cas d’abus ou de violence, ce qui les met encore davantage en danger.



Les expulsions de sans-papières se poursuivent. La politique du chiffre menée par Manuel Valls n’a rien à envier à celle de ses prédécesseurs de droite.



Les politiques d’austérité menées garantissent la pérennité de l’idéologie patriarcale. En effet, les femmes sont les premières victimes de ces politiques qui pénalisent leur droit à l’emploi, et donc leur autonomie. Ce faisant, elles maintiennent les femmes dans le rôle  dit « traditionnel » qui leur est assigné. Cela n’est rien d’autre qu’une promotion étatique des violences sexistes.



Cette  liste de violences n'est hélas pas exhaustive.

Tout est fait pour museler les femmes, pour les maintenir dans une position de subordonnées, pour limiter leur auto-détermination.

L’État ne se contente pas de couvrir les violences sexistes et racistes : il y incite, au moins implicitement, quand il n’en est pas directement l’auteur. Quand ce n’est pas par les textes qu’il adopte, c’est par l’application qui en est faite.

Ces violences ne sont pas symboliques. Elles ont des conséquences bien concrètes sur nos quotidiens.

Ces violences sont étatiques.



Nous exigeons :

- une formation à l'accueil des victimes de violences sexistes dans les commissariats et de véritables moyens pour assurer leur protection lorsqu'elles portent plainte ;

- l'inscription de la PMA dans le projet de loi de mariage pour touTEs ;

- l'abrogation immédiate et sans condition du délit de racolage public, et de toutes les mesures légitimant le harcèlement policier des putes ; l'abandon du projet de pénaliser des clients, qui ferait inévitablement obstacle à l’exercice par les travailleurSEs du sexe de leurs droits fondamentaux ;

- le retrait de toutes les mesures stigmatisant les femmes voilées et les excluant des écoles, de certaines professions ou de l'espace public ;

- la facilitation du changement d'état civil pour les personnes trans' ;

- la régularisation de toutes les sans-papières ;

- l'abrogation de la loi HPST et la défense du service public sur la santé des femmes (IVG, inclusion des femmes dans les essais cliniques, campagnes de prévention VIH/IST adaptées aux spécificités des femmes, maternités…) ;

- le droit d'asile pour les femmes cibles de persécutions et de violences sexistes, lesbophobes et transphobes.

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