mardi, mai 17, 2011

La Marche des Salopes : Dimanche 22 mai à Bastille

Parce qu'on en a assez que le patriarcat blanc hétéro-sexiste et sa morale bien intentionnée vienne mettre son nez dans nos placards,
Parce qu'on refuse une quelconque justification aux agressions physiques et morales,
Parce qu'une jupe ne veut pas dire oui, que l'on devrait avoir le droit de s'habiller comme nous le souhaitons sans être stigmatiséEs ni subir le comportement sexuellement agressif de certains (interpellations, sifflets, etc....)
Parce que PERSONNE NE MERITE D’ETRE VIOLéE
Parce qu'il y en a assez de ces flics, de la morale ou de l’Etat qui nous disent de ne pas nous habiller comme des catins si on ne veut pas d'ennui. Ils se placent ainsi dans une logique de sanction de toute initiative de réappropriation de notre corps, qui passe également par le choix de nos vêtements.
Car nous n’avons rien à perdre et encore tout à gagner, nous décidons d’occuper la rue en ce jour, de descendre de nos trottoirs pour battre le pavé au son de nos milliers de talons.
 Cette marche c’est notre marche, et nous la baptisons «Marche des Salopes». A l'exemple de la  «Slut Pride» qui s'est tenue à Toronto en réaction aux déclarations d’un policier : pour assurer leur propre sécurité, les femmes devraient éviter de « s’habiller comme des salopes » (et non pas d’apprendre l’autodéfense).Cette déclaration n’est que le sommet de l’iceberg.
L’espace public semble appartenir de plus en plus à un communautarisme qui s’ignore : celui des hommes blancs hétérosexuels. De l’injonction à ne pas porter le hijab ou le niqab (2004, 2011) à celui de ne pas porter une jupe trop courte, de l’invention du « racolage passif » (sic, 2003)  aux contrôles d’identité au faciès, de la mise en danger de l’IVG à la psychiatrisation des personnes trans, des passages à tabac de pédés aux viols correctifs de lesbiennes, il s’agit bien de rendre une chose certaine : la rue n’est pas à nous, nos corps ne sont pas à nous. Et d’une autre chose : ces violences sont bien de notre fait.
En stigmatisant ainsi les supposées Salopes, l'hétéro-patriarcat bien-pensant ne fait que donner une justification aux viols et aux agressions, se plaçant ainsi du côté des agresseurs. Ce genre de propos sexiste et essentialisant, n’est pas seulement insultant pour les femmes,  il l’est aussi pour les hommes : ainsi sont-ils tous considérés comme des violeurs en puissance, incapables de réfréner leurs instincts face une prétendue stimulation lubrique de type minijupe, minishort, porte-jarretelles, décolleté, etc.
 Enjoignant les femmes, afin de les « protéger », à se conformer à un pseudo modèle vertueux d'un autre âge : « La-Femme », hétérosexuelle, blanche, avec une jupe ni trop longue ni trop courte, libérée mais pas trop, qui peut « concilier vie de travail et vie de famille » (c’est-à-dire continuer à effectuer sans sourciller 80% des tâches ménagères)., les autorités ne font que ravaler la femme au rang d'objet sexuel, puisque selon leur logique, une femme habillée « comme une salope » ne le fait que pour attirer l'attention des hommes, et n'a donc pas à se plaindre si ceux-ci répondent à ses « sollicitations passives ».
NON, C’EST NON! Un viol n’est jamais ni consenti, ni provoqué, ni jamais de la faute de la victime !
Dans un contexte de retour à l'ordre moral, de stigmatisation et de persécution des travailleurSEs du sexe, de tentative de récupération raciste et bourgeoise du féminisme au nom de la protection paternaliste de « La-Femme », nous refusons d'être des victimes, de nous faire voler la parole et de nous laisser faire plus longtemps.
Il ne s’agit pas d’imposer par cette marche « la salope » comme modèle unique et universel de libération des femmes, mais de revendiquer une manière possible de vivre son corps et de se l’approprier sans devoir subir la pression patriarcale, que ce soit par le viol ou les lois répressives.
Nous revendiquons nos atours de filles de joie, notre propension à montrer nos genoux, nos bas résilles et nos oripeaux polissons, sans avoir à subir de violences sexuelles, car la révolution se fait aussi en talons!
Que vous vous identifiez en tant que salope ou que vous soyez simplement un-e allié-e, peu importe votre sexualité ou votre âge. Venez marcher, rouler, défiler, vous pavaner et crier avec nous :
Dimanche 22 mai 14h départ de Bastille

Voir le pdf

8 commentaires:

Pamela a dit…

Mardi 22 mai ça n'existe pas :'(

La Roulette Russe a dit…

Si l'organisation d'une Marche des Salopes est une bonne chose, en revanche le tract qui l'accompagne est une merde absolue (avec tout le respect que j'ai pour les scatophiles).

L'hétéro-patriarcat blanc ??? J'ignorais que l'hétéro-patriarcat et le sexisme avaient une couleur de peau, ou qu'ils fussent l'apanage des "blancs"... faudrait voir à dépasser les frontières du périph et celles de Schengen.

De même, dénoncer la stigmatisation étatique des musulmans est une chose, défendre la "liberté" de vivre son oppression religieuse en est une toute autre.
Faut pas tout confondre.

A propos de confusion (théoriques, idéologiques, historiques, culturelles), ce tract en est rempli. On dirait un mauvais condensé de rubriques "café-philo" des revues "féministes spécialisées" parues durant l'Âge d'Or de la désaliénation du poil de dessous de bras (une grande avancée féministe s'il en est) dans les années 70.

Autre chose : je suis une "ancienne" d'EG et j'étais même là au tout début de son existence dès mai 97.
Je lis sur votre blog qu'EG serait une "Association étudiante féministe respectueuse de tous les genres et de toutes les sexualités."
Or, EG est à l'origine l' "association des étudiant-e-s LGBT et hétéros homosensibles de Paris X-Nanterre".
On est bien loin d'une association exclusivement "féministe" !, et encore faut-il s'entendre sur ce terme, car il y a "à boire et à manger" (et pas forcément casher) dans le-s mouvement-s féministe-s.

Bref, si vous souhaitez tant vous éloigner de l'esprit d'origine d'Etudions Gayment, je vous suggère de créer votre propre mouv' ou orga (une asso féministe montée par et pour des féministes ! comment pouvez-vous tolérer d'être dans une asso montée en grande partie par des hommes, et par un noble en plus ! Aymeric Rajon de Montferrat, de la noble société lyonnaise, pour info. Emancipez-vous et créez votre propre espace de désaliénation hétéro-patriarcale-sexiste-blanche-qui sent bon le parfum et se rase ! "encore une victoire de canard" pour le féminisme...) plutôt que de vous acharner à torturer le corps, l'esprit et les statuts d'EG.

Antisexistement et bien plus encore,
moi.
La Reine des Salopes (par intérim hein, on fait tourner, on n'est pas vaches).

Douille a dit…

c'est le dimanche 22 ! ce dimanche ! même horaire, même lieu !

merci pour la remarque !

Etudions Gayment a dit…

Le tract ne se veut pas être un chef d'oeuvre de militantisme, mais dans la mesure où il a été validé en réu par les membres actuels de l'asso, il ne bougera pas.
L'"hétéro-patriarcat blanc", aussi cliché que cette formule puisse paraitre, est une idée qui se vérifie dans les faits, il suffit de regarder quels sont ceux qui prennent les décisions pour ce pays, et qui en profitent. Encadrer une population riche de diversités par une minorité et ses valeurs constitue une domination.

Puis effectivement, nous défendons le droit aux femmes de porter le voile par choix et de conserver leur liberté dans l'espace public.

1997->2011 Beaucoup de choses ont changées dans l'association. Mais cela fait déjà plus de cinq que nous nous définissons comme féministes, ce qui ne veut pas dire exclusives bien au contraire! Nous nous sommes inscrits dans une démarche militante, incluons des luttes qui nous touchent.
L'association est à l'image des étudiants qui la forment. Qui sait, dans dix ans peut-être ne servira-t-elle qu'à organiser des soirées conviviales LGBT. Mais nous ne serons pas là pour les juger.

Sainte salope (secretaire (sous le) du bureau) a dit…

Association étudiante féministe respectueuse de tous les genres et de toutes les sexualités.

Toi aussi viens pour :

> Lutter contre l'homophobie, la lesbophobie, la transphobie, la biphobie, le sexisme.

> Crier contre le SIDA.

> Parler féminisme et défaire le genre.

Sans vouloir insulter vos capacités de lecture et de réflexions d'où avez vous tirer l'idée que nos combats était uniquement féministes?

Il est également hâtif (sans nous connaitre, sans prendre la peine d'écouter ce que nous avons à dire) de faire un jugement arbitraire de notre vision et de nos valeurs féministes.

Votre point de vue sur le port du voile (entre autre) n'est pas celui d'une association dont vous ne faites plus partie. Tant mieux, vous ne serez donc pas associé-E- à ce point de vue contre votre grès.

Etudions gayment n'as généralement pas le féminisme misandrique. Nous invitons tout être humain se définissant comme masculin à venir marcher avec nous si il se sent concerné. De la même manière nous sommes ravie qu'un être humain ai eu l'initiative de créer cette association. Son sexe comme son genre ou son statut social nous indiffère. Il n'y a que vous qui semblez y attacher de l'importance au point de le souligner.

Etudions gayment a évolué, les combats ont évolués, les discriminations ont évoluées.

Il ne nous apparait pas pertinent de dissocier les combats.

J'ai une pensée pour le terme enculé, qui est un terme aussi sexiste qu'homophobe, pour les viols correctifs de lesbiennes qui le sont aussi et je me demande vraiment (à titre personnel cette fois)pourquoi séparer sexisme d'homophobie quand les combats se rejoignent.

Nous serions néanmoins pretEs il me semble à ce que vous veniez nous parler de notre héritage.

Les horaires de réunion et de permanence sont sur le site. Le local à sa place.

Avec mon respect des anciens (qui s'arrête ou l'irrespect commence)

La Roulette Russe a dit…

Oué oué, ben je préfère ma version du tract... http://barricata-madame.catch-forum.fr/t58-la-marche-des-salopes-slut-pride-22-mai-2011#119 (y'avait pas la place dans la fenêtre de commentaire)

Pour le reste... Ne me présentant pas aux présidentielles, ni même aux élections estudiantines ou à un sondage de popularité sur Facebook, mon propos n'est pas de plaire pour convaincre le plus grand nombre ou l'élite intellectualiste et bien-pensante militante locale.
Navrée que vous ayez cru que je voulais débattre, alors que je vous ai juste faire part de mon opinion. Vous demeurez bien sûr “libres” de penser, voire déraisonner, autrement.

Vos considérations nationalistes sont touchantes. Combattre l'hétéro-patriarcat “blanc” en France (hé, c'est parce qu'il y a une majorité de blancs que vous dites ça ?! non ne répondez pas, c'est juste un sarcasme ^^’), c'est tellement plus pertinent que de combattre l'hétéro-patriarcat blanc en Iran ou au Soudan ! Fallait y penser hein ^^
Dites, il a combien de couleurs/nationalités l'hétéro-patriarcat ?
J'espère que vous éditerez vite un guide-couleurs du sexisme !, je voudrais pas risquer de me tromper de combat... (ni que ça jure avec mon beau drapeau ou mon string ! hey, faut pô déconner...!)

Pour ma part, il y a bien longtemps que j'ai cessé de discuter avec notamment ceux et celles qui défendent la liberté de se soumettre à l'aliénation religieuse, autrement dit la liberté de ne pas être libre.
Discuter avec les religieux ou avec ceux qui les défendent, c’est kif-kif bourricot. Et moi, discuter avec des religieux, c’est pas ma tasse d’athée (ha ha ^^ j’adore c’te blague ^^ c’est moi que je l’ai inventé ! j’suis trop fière ^^)
Je ne défendrai jamais la “liberté” pour une femme de porter le voile, pas plus que je ne défendrais la “liberté” des noirs de porter des chaines au pieds ou celle des “citoyens” à voter aux élections présidentielles.
Une aliénation - religieuse, raciste ou étatique - ne cesse pas d’être aliénante au prétexte qu’on l’aurait “choisie”.

Enfin, notez qu’il est tout à fait possible et même pas antinomique du tout d’emmerder les racistes et les femmes voilées. (bien qu’a priori ce ne soit pas l’objectif de la Marche des Salopes, et qu’on se demande donc ce que l’état raciste ou les femmes voilées viennent foutre dans ce tract, tout comme la psychiatrisation des trans’ ou les fermetures de CIVG. Manquent quelques mots sur la déportation homosexuelle et un paragraphe sur l‘affaire du sang contaminé. Et je vous parle pas de Fukushima ou de l‘amiante... votre tract part en tous sens ! Restez con-cen-trés...! sauf dans les camps bien sûr ^^).
J’honnis les racistes, et pas seulement les “blancs”, j’abhorre les religieux, j’exècre l’économie de marché, j’abomine les états-nations et je méprise les gauchistes (et les hippies, oui quand même).
Et si l’appropritation de l’apéro “saucisson-pinard” par l’extrême-droite me fait vomir, je n’achète pas pour autant de saucisson-hallal-vegan au bifidus anti-raciste actif pour être “top tendance” au niveau militant.

Les racistes font un amalgame entre “musulmans” et “arabes”, maghrébins, immigration... Or, il y a des arabes athés, agnostiques, juifs ou chrétiens, et des “blancs”, des français musulmans.
Et au motif d’anti-racisme, on voit les gauchistes de tous bords, pseudo-libertaires en tête de proue, reprendre le même amalgame !, et défendre la “liberté de porter le voile” comme si c’était synonyme de défense des immigrés ou des étrangers...
Je n’ai qu’un mot : a-ffli-geant.

Confondre religions, “ethnies” et nationalités, tout comme confondre féminisme et anti-sexisme, faut se lever de bonne heure tout de même... Bravo, y’en a parmi vous qui sont très matinaux.
(pas tous-tes : courage, la minorité opprimée ! :P)

Romain a dit…

L'intervention de "la roulette russe", très enrichissante au demeurant, me fait penser aux petites éditions d'un livret des années 50 à l'usage des femmes mariées. Il y était écrit ou plutôt décrit comment être une bonne ménagère, comment rendre son marie heureux, comment être belle...
C'est vous dire la similitude de contenus avec les magazine féminins. (Surtout maintenant c'est la période avant l'été)
Après l'asservissement étatiquo-moral, l'asservissement payant.

Quand je lis:

" dans une logique de sanction de toute initiative de réappropriation de notre corps, qui passe également par le choix de nos vêtements."

Oui mais de quel marque au juste? On sent justement dans ce texte transpirer tout l'imaginaire des représentations du sexe et de la femme tel qu'on nous l'a appris.

En gros, engosser dans le carcant de vos certitudes apprises, vous êtes des publicitaires à bas-prix.

C'est très réjouissant.

Anonyme a dit…

Wesh la Roulette Russe, qu'est ce que tu fous là ? Ca faisait un bail !
T'as toujours autant le don d'enchaîner les punchlines qui tuent, une vraie Sulfateuse, et je m'y connais !
Ca fait plaisir de te lire en tout cas, j'espère qu'on se retrouvera bientôt dans le klassenkampf.

P.S : ah ouais, sinon le tract est vraiment à chier, ça pue la phraséologie pompée par des gens qui la maîtrise encore très mal, c'est au féminisme c'est qu'un mauvais tract pro-situ est à l'analyse critique de la société du spectacle mais bon, ça viendra avec le temps je suppose.

Re- p.s : j'ajoute ma pierre à l'édifice humoristique de la Roulette Russe : "bonne manif': et évitez de vous faire emburquer ... bwahahahahaha !