vendredi, novembre 30, 2012

Marche du 1er décembre, départ mairie du 4ème place Baudoyer 18h30


Etudions Gayment signe et se fait le relais de la manifestation du Ier Décembre organisée par Act Up-Paris.


Parce qu'Etudions Gayment vous aime vivantEs, protegéEs et informée, nous tiendrons une table de prévention sur le campus Vendredi 30 Nov à partir de 12h30.




Appel


Six mois après l’élection de François Hollande et la nomination de son gouvernement, bien peu de choses ont changé en ce qui concerne la santé publique par rapport à la mandature précédente. Rigueur et austérité restent les maitres mots et une prise en charge de qualité n’est envisageable que pour ceux et celles en ayant les moyens financiers
La conception libérale de l’exercice de la médecine, la gestion comptable de l’hôpital public, la recherche du profit maximum dans tous les domaines de la santé, la médecine à deux vitesses, etc. : rien de ce qui concerne la dégradation de l’accès à la santé n’a été remis en cause.
Les acteurs/trices du démantèlement de l’hôpital public sont ceux/celles qu’avait nommé l’administration Sarkozy, et ils/elles ont toujours toute latitude pour accomplir leur mission et le gouvernement ne s’attaque toujours pas :
  • aux principaux facteurs de renoncements aux soins : franchises, reste à charge, accès au service public de la santé
  • aux causes profondes de la dégradation de la prise en charge médicale : T2A et loi HPST. Pire, le gouvernement vient de signer un accord comprenant le remboursement partiel des dépassements d’honoraires ; c’est encore favoriser les intérêts des médecins et négliger ceux des malades.
Face aux minorités, ce gouvernement reste fidèle au souvenir que nous avions des précédents gouvernements socialistes : il ne rectifie pas les politiques meurtrières mises en place par ses prédécesseurs et entend parler à notre place. Le droit au séjour pour soins, amputé par la droite, n’a pas été remis à niveau, les travailleurSEs du sexe sont toujours sous le coup des politiques répressives déjà en place et menacéEs par des mesures du même type à venir. Concernant les salles de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) et les programmes d’échanges de seringue (PES) en prison, ce gouvernement se contente encore d’en défendre le principe, alors qu’il est urgent d’agir. La loi sur la suspension de peine n’est toujours pas appliquée. L’égalité des droits, une évidence tant que le PS était dans l’opposition, nécessite désormais de parlementer avec ses plus farouches opposantEs, devenuEs des interlocuteurRICEs privilégiéEs.
A l’international, la continuité reste aussi la ligne directrice. Alors qu’une augmentation de la contribution française au financement de la lutte contre le sida dans les pays en développement devrait être mise en place urgemment, ce gouvernement présente des crédits à l’aide extérieure à la baisse. Le projet de taxe financière et son attribution à la lutte contre le sida, pourtant annoncé à la conférence mondiale de Washington, tourne sans surprise en eau de boudin. Dans un contexte où deux personnes sont infectées quand une est mise sous traitement, le gouvernement semble s’accommoder du risque de voir le nombre de personnes y ayant accès diminuer drastiquement. En effet, la production de médicaments génériques à bas coût est attaquée de toutes parts (procès intentés par des laboratoires pharmaceutiques, accords de libre échange négociés par l’Union européenne avec les Etats du Sud, ACTA et ses variantes). Ce gouvernement devrait se montrer particulièrement intransigeant en faveur de l’accès à la prévention et aux soins. Or, sous prétexte qu’il est urgent de ne rien faire pour ne pas brusquer des « partenaires », il renonce à défendre les malades qui risquent d’être privés de traitements. Sur la question des brevets, cette complicité avec l’alliance Commission européenne / firmes pharmaceutiques est criminelle.
Pour ce gouvernement, la question de la santé ne passe que par l’équilibre des comptes sociaux et sa régulation par le marché. Or, la prévention des contaminations au VIH et aux IST passe d’abord par l’accès effectif aux préservatifs, aux dépistages réguliers, à une information adaptée à touTEs et largement diffusée.
Le contexte de discrimination généralisée envers les minorités bloque leur accès à la prévention : travailleurSEs du sexe, prisonnierEs aux L, G, B et T La légitimation et l’acception des discriminations réduisent l’estime de soi des personnes, et donc incitent à des prises de risque : ce gouvernement n’a encore rien fait pour améliorer le contexte social indispensable à une prévention digne de ce nom.
De même, la criminalisation et la judiciarisation de la transmission du VIH font peser sur touTEs les séropos la représentation d’une maladie honteuse et criminelle  : il faut en finir avec le dépistage obligatoire en cas d’agressions sexuelles ou envers les forces de l’ordre. Outre son utilité très incertaine, et la remise en cause du secret médical qu’il implique, l’image véhiculée à propos des personnes séropositives est dangereuse et incite au silence, voire promeut la non-connaissance de son statut sérologique. Ce gouvernement doit rappeler que le préservatif demeure le meilleur moyen de prévenir les contaminations, et le rendre accessible à touTEs, dans les meilleures conditions, en lien avec les associations pour mener des campagnes, mais également pour inciter au dépistage.
Sur la pharmacovigilance, lorsqu’un problème est identifié, le gouvernement se défausse sur l’agence du médicament (ANSM). Le ViraféronPeg® en est l’exemple flagrant.
Depuis six mois, nous n’avons constaté aucun travail, ni même aucune déclaration publique allant dans le sens de l’inclusion des femmes, des co-infectéEs, des enfants, des usagèrEs de drogues ou de produits de substitution, des trans, ou des personnes ayant plusieurs pathologies, dans les essais thérapeutiques. Ces populations ne sont pas suffisamment incluses dans les essais cliniques, de fait les données manquent. Des médicaments sont mis sur le marché sans que les effets indésirables spécifiques à ces personnes soient pris en compte.
Ce gouvernement ne fait rien pour que soient mises en place des études d’interactions entre les molécules en développement et d’autres substances (médicaments ou drogues).
Ce gouvernement ne fait rien pour favoriser une recherche publique indépendante et ne propose aucune loi contraignant la publication de l’ensemble des données brutes issues des essais menés par l’industrie pharmaceutique.
Face à nos besoins vitaux, ce gouvernement adopte une posture de « ni/ni » insupportable : il ne s’oppose pas, mais ne soutient pas. A qui sert-il ? Le seul « changement » du 6 mai 2012, c’est le désespoir et la colère qui s’enracinent un peu plus avec le volte-face opéré entre le temps de la campagne et celui du mandat.

CE GOUVERNEMENT NOUS DÉSESPÈRE



signataires : Act Up-Paris, Acceptess-T, Act Up Sud-Ouest, Actions Traitements, An Nou Allé, ARAP-Rubis, Cabiria, Centre LGBT Paris-IDF, Chrétiens et Sida, Collectif Droit & Prostitution, Collectif Hypertension, Comité IDAHO, Etudions Gayment, Grisélidis, Les Flamands Roses, Les Petits Bonheurs, Les Soeurs de la perpétuelle indulgence - Couvent de Paname, Mouvement Français du Planning Familial, Outrans, SNEG, Sol en Si, STS, Strass

mardi, novembre 20, 2012

Contre les violences faites aux femmes, il ne peut y avoir de conditions à notre indignation !



Étudions Gayment se montre solidaire contre les violences perpétrées ce week end sur les personnes présentes à l'action des FEMEN, en marge de la manifestation de Civitas. Et invite à la dissolution de l'institut Civitas et du Gud :

http://www.avaaz.org/fr/petition/La_dissolution_de_Civitas_et_du_GUD/ 


Mais nous tenons aussi à manifester notre perplexité, face aux réactions que provoquent ces agressions. Des divergences dans nos luttes féministes ou nos moyens d'actions ne peuvent justifier les violences commises contre des militantes qui n'ont pas la même conception du féminisme que nous.

Les positions féministes de Caroline Fourest et des FEMEN n'entre pas en ligne de compte dans leurs agressions. Pas plus que le taux d’alcoolémie, la longueur de la jupe, le statut social ou la profession ne justifie qu'on puisse agresser une femme. 

Dans ce déferlement de violence, il s'agissait clairement de remettre les femmes à leur place, de les corriger. Entre autre parce que le torse d'une femme, n'est pas permis dans l'espace public et ne doit pas être montré aux enfants. Dans le cas de Caroline Fourest elle semble avoir commis deux crimes très graves pour Civitas et le Gud : être une femme (les journalistes hommes, présents sur place, n'ont clairement pas été agressés avec autant de violence), puis dans un deuxième temps, être féministe. 


Il ne s'agit pas de savoir si l'on est d'accord ou pas avec le féminisme des FEMEN et de Caroline Fourest, il s'agit de dénoncer leur agression, comme étant sexiste, homophobe et intolérable !


À quelques jour de la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes, cette notion de solidarité est d'une importance capitale; chaque jour des femmes sont agressées parce ce qu'elles sont femmes, féministes ou les deux à la fois. Il n'est pas possible d'exclure certaines violences de nos luttes sous prétexte qu'elles ne cadrent pas à nos solutions et nos idéaux pour vaincre le sexisme et le patriarcat.



Pour un 25 novembre non excluant et contre TOUTES les violences, soyons en lutte, uniEs sur une même problématique, les violences faites aux femmes.

Ne nous agressons pas , d'autre s'en chargent ! 


Dans cette optique, Étudions Gayment signe et relaie l'Appel à manifestation du Collectif 8 mars Pour ToutEs:

https://www.facebook.com/notes/collectif-8-mars-pour-toutes-%C3%A7a-continue/journ%C3%A9e-internationale-de-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-25-novemb/221331371332062
 

Collectif 8 Mars pour ToutEs :


Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

25 Novembre pour TOUTES,contre TOUTES les violences !



Ces derniers mois encore, trop d'événements nous ont confirmés que  sexisme et racisme étaient bien deux piliers fondateurs des institutions françaises. Alors que ce nouveau gouvernement se vante de son progressisme en matière de lutte contre les discriminations, il continue en réalité de cautionner voire de générer les violences physiques comme morales faites aux femmes.



Le viol demeure trop souvent considéré comme un simple fait divers, dans lequel les victimes peinent à être entendues. Or, en ne condamnant pas leurs agresseurs, la justice dissuade les femmes de dénoncer ces violences. Le message qu'elle envoie est une violence de plus, de trop, envers toutes celles qui ont subi ou subiront des violences sexuelles.



Si la nouvelle loi sur le harcèlement sexuel prétend prendre en compte la transphobie, elle ne remet pas en cause l’imposition d’un parcours administratif, psychiatrique et médical particulièrement violent pour obtenir un changement d’état-civil.



Le projet de loi sur le mariage pour touTEs, peine également non seulement à arriver dans l'hémicycle, tandis que les revendications concernant les lesbiennes sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA) ont semble-t-il été « oubliées ».



Les lois et décrets légitimant l'exclusion et la stigmatisation des femmes musulmanes n'ont pas été abrogés, et l'on assiste toujours à une instrumentalisation de la lutte pour les droits des femmes à des fins islamophobes, racistes ou impérialistes.



Le délit de racolage public, actif comme passif, demeure toujours en vigueur : tous les jours, la police continue à harceler, arrêter et détenir les putes ; tous les jours, les putes subissent un traitement arbitraire qui les incite davantage à éviter la police et les dissuade de saisir la justice en cas d’abus ou de violence, ce qui les met encore davantage en danger.



Les expulsions de sans-papières se poursuivent. La politique du chiffre menée par Manuel Valls n’a rien à envier à celle de ses prédécesseurs de droite.



Les politiques d’austérité menées garantissent la pérennité de l’idéologie patriarcale. En effet, les femmes sont les premières victimes de ces politiques qui pénalisent leur droit à l’emploi, et donc leur autonomie. Ce faisant, elles maintiennent les femmes dans le rôle  dit « traditionnel » qui leur est assigné. Cela n’est rien d’autre qu’une promotion étatique des violences sexistes.



Cette  liste de violences n'est hélas pas exhaustive.

Tout est fait pour museler les femmes, pour les maintenir dans une position de subordonnées, pour limiter leur auto-détermination.

L’État ne se contente pas de couvrir les violences sexistes et racistes : il y incite, au moins implicitement, quand il n’en est pas directement l’auteur. Quand ce n’est pas par les textes qu’il adopte, c’est par l’application qui en est faite.

Ces violences ne sont pas symboliques. Elles ont des conséquences bien concrètes sur nos quotidiens.

Ces violences sont étatiques.



Nous exigeons :

- une formation à l'accueil des victimes de violences sexistes dans les commissariats et de véritables moyens pour assurer leur protection lorsqu'elles portent plainte ;

- l'inscription de la PMA dans le projet de loi de mariage pour touTEs ;

- l'abrogation immédiate et sans condition du délit de racolage public, et de toutes les mesures légitimant le harcèlement policier des putes ; l'abandon du projet de pénaliser des clients, qui ferait inévitablement obstacle à l’exercice par les travailleurSEs du sexe de leurs droits fondamentaux ;

- le retrait de toutes les mesures stigmatisant les femmes voilées et les excluant des écoles, de certaines professions ou de l'espace public ;

- la facilitation du changement d'état civil pour les personnes trans' ;

- la régularisation de toutes les sans-papières ;

- l'abrogation de la loi HPST et la défense du service public sur la santé des femmes (IVG, inclusion des femmes dans les essais cliniques, campagnes de prévention VIH/IST adaptées aux spécificités des femmes, maternités…) ;

- le droit d'asile pour les femmes cibles de persécutions et de violences sexistes, lesbophobes et transphobes.

vendredi, novembre 16, 2012

Etudions Gayment relaye l'appel d'individuEs

Etudions Gayment relaye ici le texte élaboré par un collectif d’individuEs face au déversement de haine de ces dernières semaines, à l’agitation de divers groupes fascistes sur les questions d’égalité des droits (en particulier les manifestations de ce week-end).